Éditions GOPE, 396 pages, 13x19 cm, 24 €, ISBN 978-29535538-3-3

jeudi 18 septembre 2014

Un bon moment de lecture

Commentaire Amazon

À la poursuite de Suzie Wong s'adresse à tous les lecteurs intéressés par Hong Kong et son histoire, ainsi qu'à tous les amoureux du mythe de Suzie Wong qui reste chevillé à l'âme de cette ville depuis la sortie du roman original de Richard Mason, puis du classique hollywoodien basé sur ce même roman.

L'auteur, James A. Clapp, est un universitaire américain spécialisé en urbanisme et il se fait fort de mettre en avant ses connaissances pour livrer de fascinantes descriptions de Hong Kong au moment de sa rétrocession à la Chine, en 1997. Le récit en lui-même est bâti telle une enquête, avec sa dose de romance, de milieux interlopes, de fausses pistes et de retournements de situation inattendus, et le tout est suffisamment rondement mené pour pouvoir tenir le lecteur en haleine jusqu'au bout.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire du Monde de Suzie Wong, il peut être intéressant de se renseigner ou de lire le roman au préalable (publié chez le même éditeur), mais rien d'obligatoire non plus : Clapp parvient à tisser dans son récit les éléments nécessaires à la compréhension du mythe et l'on n'est jamais perdu au fil du roman.

Pour finir,  À la poursuite de Suzie Wong est aussi un roman plein d'humour, à l'américaine certes, mais la traduction est de très bonne facture et le roman se laisse lire avec plaisir. On le lâche difficilement... jusqu'aux révélations finales. Une agréable et rafraîchissante découverte, qui m'a donné envie de relire Le Monde de Suzie Wong et de voir sa version cinématographique.

Par Jerome Bouchaud, le 9 septembre 2014

mardi 16 septembre 2014

Ladder Street

©PeterThoeny

"Après être sortis du McDonald’s, nous sommes passés devant l’escalier qui mène de Ladder Street au temple Man Mo. La vendeuse de journaux se tenait au pied des marches, ses quotidiens en chinois étalés autour du petit tabouret sur lequel elle était assise recroquevillée. J’étais passé devant elle à plusieurs reprises en me demandant si elle savait quelque chose sur l’immeuble du film. Elle semblait avoir dans les quatre-vingts ans et elle était presque pliée en deux, souffrant probablement de cette ostéoporose due au manque de calcium qui afflige tant de ses contemporaines. Ses cheveux étaient blancs et ébouriffés, elle lisait un journal en le tenant très près de son visage, même pour lire les gros titres.
La première fois où je la vis, elle m’inspira le concept de « Cantoville ». En effet, elle faisait partie de ces gens qui se situent au premier degré de l’échelle sociale qui s’élève au sens figuré comme au sens propre avec les hauteurs de l’île de Hong Kong. Or, au fur et à mesure que les buildings qui la cernent gagnent en hauteur, la lumière du jour arrive de moins en moins dans son petit espace ; elle est comme une plante condamnée à dépérir."

Extrait du chapitre 10. James A. Clapp.

Cat Street



"Je descendais sans but précis Cat Street, une rue étroite située dans un quartier où on trouve des antiquités et des bibelots, lorsque, dans la vitrine d’une petite galerie, un tableau attira mon attention. Il représentait une jeune et belle Chinoise, vêtue d’une cheongsam bleu pastel et argent, qui posait en toute simplicité, mais sans en être pour autant moins attirante, devant ce qui ressemblait à des stores vénitiens.
Deux tiges d’un bambou en pot penchaient vers elle et le souci du détail avait été poussé jusqu’à suggérer, à travers les interstices des lames du store, les immeubles présents de l’autre côté de la rue. Elle semblait me dévisager avec un sourire rappelant celui de La Joconde, mais avec plus d’assurance, combinant innocence et séduction."

Extrait du chapitre 3. James A. Clapp.